ESSILOR - BBGR
Avec ces 33 usines et 70 000 collaborateurs, le groupe ESSILOR est le leader mondial de la correction ophtalmique. BBGR, filiale française du groupe dirigée par Stanislas CHAUPAIN, compte près d’un millier de collaborateurs et opère depuis près de 170 ans dans le secteur de la santé visuelle à l’échelle nationale et européenne. Sur une période de 10 ans, le groupe et sa filiale ont accueilli près de 11 apprenants in&ma sur les sites de Sézanne et Ligny-en-Barrois. 6 d’entre-deux occupent à présent des postes de managers au sein de l’entreprise.
COVID 19 : LES CONSTATS
L’annonce du confinement s’est faite dans un contexte de renforcement des effectifs à l’échelle nationale pour pallier à l’arrêt des sites de fabrication asiatiques déjà largement impactés par le virus. Le gel de l’activité sur les sites de production et chez les principaux revendeurs français a posé des questions d’organisation. Le groupe est fort d’une supply chain optimisée avec un approvisionnement à l’international qui lui a permis de faire face à de nombreuses crises par le passé : le blocage du trafic commercial suite à l’éruption d’un volcan islandais en 2010 ou les inondations de 2011 stoppant les sites de production Indonésiens par exemple. Il doit cependant faire face ici, à une pandémie mondiale. Dans un contexte déjà anxiogène pour l’industrie, cette annonce choc s’est accompagné pour BBGR d’une cyber-attaque, paralysant le site pour une durée de 7 semaines et causant la perte d’une année entière de données informatiques.
PROACTIVITE & ANTICIPATION
Dès le 16 mars au soir (date de l’annonce du gouvernement), les dirigeants organisent une cellule de crise locale et mettent en place un plan de fermeture temporaire en interaction avec les autres sites. Des réunions d’information sont tenues auprès des salariés et des partenaires sociaux et le comité de direction lance la création des procédures d’arrêt des sites de production. Des outils collaboratifs de télétravail et des mesures de chômage partiel avec une indemnisation à 100% sont mis en place pour l’ensemble des salariés.
BIENVEILLANCE & SUIVI
Lors de cette période de confinement, un suivi et un accompagnement des salariés sont organisés via de multiples initiatives comme la diffusion de bulletins d’information réguliers, la tenue de réunions collectives en visioconférences deux fois par semaine, des entretiens téléphoniques réguliers et l’envoi postal de masques de protection pour les familles. En parallèle, différentes hypothèses de reprise ont été étudiées par l’ensemble des opérations monde et des réflexions sur la mise en œuvre de mesures de prévention ont conduit à la rédaction de supports de formation.
PARTAGE & COHESION
Une équipe réduite composée de membres du CODIR, de chefs d’ateliers et de soutiens logistique & maintenance ont procédé aux aménagements des locaux avant le retour des salariés. Un inspecteur du travail, un représentant de la Caisse d’Assurance Retraite et de Santé du Travail et un médecin du travail ont ensuite été invités à analyser les postes et les mesures mis en place. Une visite de la Commission de Santé et Sécurité au Travail et la tenue d’un Comité Social et Economique exceptionnel ont clôturé cette préparation.
L’ETAT DU MARCHE
Si de nombreuses hypothèses sur l’état du marché à la reprise ont été soulevées lors du confinement, il s’avère que la réalité a défié tous les pronostics avec une relance d’activité à 100%, depuis le 18 mai 2020.
Cependant, plusieurs questions demeurent :
- Quelles difficultés d’approvisionnement suite à l’arrêt des échanges commerciaux ?
- Quel potentiel ratio de retard sur la reprise ?
- Comment gérer les stocks ?
- Quelles conditions de reprises pour les rendez-vous de soins ophtalmologiques ?
- Doit-on craindre une chute du marché cet automne ?
- Une augmentation du taux de chômage et une crise à venir ?
LA REPRISE
Le retour des salariés sur site s’est opéré sur une période d’un mois par petits groupes de 6 personnes sur des ateliers théoriques de formation, puis lors d’un accompagnement d’une heure sur les postes de travail. 80% des salariés sont depuis présents sur site en accord avec les besoins clients (suppression des effectifs en intérim). Une fois la sécurité sanitaire et physique assurée, un travail de gestion des stocks en cette période d’incertitudes sur l’évolution des volumes et une nouvelle gestion des dépenses ont été effectués par les services concernés.
L’APRES
Pour faire suite aux divers problèmes rencontrés, l’entreprise a dû prendre de nouvelles données en compte pour la révision de son plan d’amélioration continue. BBGR doit en effet composer avec des moyens financiers réduits, les ressources humaines disponibles et de nouvelles problématiques liées au transport. Un retour d’expérience reste à consolider auprès de la Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement, de l’organisme de contrôle des sites classés SEVESO. Une veille accrue de la sécurité locale des données informatiques contre les cyber-attaques est à développer.
ADAPTABILITE ET CHALLENGE POUR NOS APPRENANTS
Face à ces changements, les apprenants doivent à l’image des entreprises faire preuve d’adaptabilité et de méthodologie pour mener à bien les missions importantes de leurs cursus. Il est primordial de revoir la structure des projets en allant à l’essentiel. Les programmes et les nouveaux objectifs doivent être en adéquation avec le contexte actuel et les nouveaux enjeux des systèmes de production.
Pour revoir le webinar : https://urlz.fr/djnZ
QUELQUES LIENS UTILES :
Sites internet : https://www.essilor.com
https://www.bbgr.com
© photos : BBGR -istock